L'éducation nationale dit non, pourquoi ?

Publié le par Ecole elementaire Marinville

Dans le dernier rapport, rédigé en mai 2002 par l’Inspection Générale de l’Education Nationale, on peut noter des choses surprenantes. Les données de ce rapport sont toutes en faveur de la semaine de 4 jours de manière plus que significative si on regroupe chaque point (opinion des parents et des enseignants, résultats scolaires, chronobiologie) mais étrangement les conclusions ne sont pas en rapport avec les faits décrits.

Etude d’opinion : (réalisée en 1993 sur 57 écoles maternelles et élémentaires dont 30 sont à la semaine de 4 jours) « D’une façon générale, enseignants et parents expriment leur préférence pour l’organisation de la semaine de 4 jours. Ce choix est particulièrement net lorsque cette organisation est déjà en place : dans ce cas, 77% des parents et 72% des enseignants indiquent leur satisfaction globale. »

Les résultats scolaires : (étude menée par la Direction de la programmation et du développement (DPD), à partir de deux échantillons nationaux des évaluations CE2 – 6e de septembre 1993, (Les dossiers d’Éducation et Formations n° 37, mars 1994)).

« Au CE2, les différences de performances sont supérieures de 3 points sur 100, en français et en mathématiques, en faveur des élèves scolarisés 4 jours par semaine. En 6e, on observe une différence de plus de 5 points sur 100, dans les deux disciplines, en faveur des élèves scolarisés 4 jours par semaine.

La comparaison a été affinée par l’étude de différentes sous-populations : âge des élèves, catégories socioprofessionnelles des parents, écoles rurales/urbaines.

Les différences constatées varient en fonction de ces critères, mais restent globalement en faveur des élèves scolarisés 4 jours par semaine. » Mais ces données étant trop favorables aux 4 jours on a alors cherché à les pondérer pour diminuer l’effet positif des 4 jours dans les statistiques en prenant en compte les niveaux des deux populations avant les changements de rythmes scolaires.« Selon cette analyse, les différences s’amenuisent: un peu moins de 2 points sur 100au CE2, en faveur des élèves scolarisés jours par semaine ; 3 points de différence en 6e, en faveur des élèves scolarisés 4 jours par semaine. »

On a dans cette étude une preuve que les enfants en semaine de 4 jours, dans leur globalité, ont des résultats scolaires supérieurs aux enfants en semaine de 5 jours, pourtant le rapport ne s’arrête pas sur cette,conclusion mais va chercher, par une autre étude, à diminuer encore cet avantage de la semaine de 4 jours.

On réduit l’analyse à un suivi individuel au CE2 et en 6ème. Et là, miracle de la statistique « cette analyse montre un léger effet positif de la semaine de 4 jours, mais trop faible pourêtre statistiquement significatif.»

La conclusion tombe, uniquement basée sur cette dernière étude, «on peut donc en conclure que, ni négatif ni nettement positif, l’effet de cette organisation de la semaine scolaire (4 jours) sur les progrès des élèves en français et en mathématiques doit plutôt être considéré comme neutre ». Pourtant les deux autres études montraient un avantage significatif pour la semaine de 4 jours mais bizarrement on n’en parle plus, pas plus qu’on ne signale que jamais la semaine de 5 jours n’a montré de résultats positifs, même non significatifs. Pour expliquer les bons résultats de la semaine de 4 jours on peut lire : « les élèves de CE2 en semaine de 4 jours ayant effectué une rentrée anticipée, il est possible qu’ils aient effectué quelques révisions et déjà trouvé un meilleur rythme de travail que leurs camarades, au moment de l’évaluation. »  Mais pourtant, un peu plus loin, dans le même rapport, on peut lire que la semaine de 4 jours a comme principal désavantage d’entraîner « un temps scolaire raccourci du fait d’un absentéisme significatif durant les jours rattrapés sur les congés ».

Là, il faudrait choisir, les enfants ne peuvent pas être à la fois absents et présents !

Chronobiologie : Même pour la chronobiologie, le rapport est contradictoire en expliquant que les enfants de CP à la semaine de 4 jours dorment moins mais sont «plus performants aux tests psychotechniques.»

Concernant les élèves de CM2, aucun changement n’a été démontré. Après 15 ans à nous parler de la chronobiologie des enfants, dans le rapport de 2002, on peut lire que les experts concluent à «la taille réduite des études disponibles».

 Les enfants testés sont déjà bacheliers et personne n’arrive à savoir si la semaine de 4 jours leur a été néfaste ?

A qui profite cette absence d’études ? En conclusion, le rapport ne retient que «quelques avantages» pour la semaine de 4 jours (vie familiale facilitée et solution peu onéreuse à mettre en place), il ne cite pas les effets positifs démontrés sur la scolarité des enfants, ni les meilleurs tests de psychomotricité. Il ne tient jamais compte du fait que personne ne veut revenir à la semaine de 5 jours après avoir testé la semaine de 4 jours, sauf pour dire que c’est dangereux de mettre en place la semaine de 4 jours car c’est irréversible tellement les parents et enseignants s’y attachent.

Le rapport se termine, comme l’avaient souhaité ses auteurs, en demandant de nouvelles études et «dans l’attente des résultats de ces études ne pas étendre l’organisation de type « semaine de quatre jours ». Demander une étude, veut dire stopper pendant des années toute réforme.

La loi autorise les villes à changer les rythmes scolaires, elle n’a pas été changée, à nous de faire valoir le bien des enfants dans la réalité et non dans les statistiques.

Concernant les élèves de CM2, aucun changementn’a été démontré. Après 15 ans à nous parler de la chronobiologie des enfants, dans le rapport de 2002, on peut lire que les experts concluent à «la taille réduite des études disponibles». Les enfants testés sont déjà bacheliers et personne n’arrive à savoir si la semaine de 4 jours leur a été néfaste ? A qui profite cette absence d’études ?

En conclusion, le rapport ne retient que «quelques avantages» pour la semaine de 4 jours (vie familiale facilitée et solution peu onéreuse à mettre en place), il ne cite pas les effets positifs démontrés sur la scolarité des enfants, ni les meilleurs tests de psychomotricité. Il ne tient jamais compte du fait que personne ne veut revenir à la semaine de 5 jours après avoir testé la semaine de 4 jours, sauf pour dire que c’est dangereux de mettre en place la semaine de 4 jours car c’est irréversible tellement les parents et enseignants s’y attachent. La loi autorise les villes à changer les rythmes scolaires, elle n’a pas été changée, à nous de faire valoir le bien des enfants dans la réalité et non dans les statistiques.

Jean-François LE HELLOCO, Préseident de l'Association des  Parents d'Elèves de Saint Maur - PEEP

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